Travailleur indépendant, freelance, votre activité se porte plutôt bien et génère de la trésorerie. Voici 6 façons de placer vos liquidités au meilleur rendement !
Ces comptes sont rarement proposés par les banques mais très simples à utiliser : ce sont simplement des comptes bancaires qui rémunèrent la trésorerie qui y est placée.
Vous réalisez vos opérations courantes comme vous le faites habituellement et chaque fin de mois, la banque vous verse un intérêt selon l’encours du compte, calculé selon les soldes quotidiens.
Le taux est souvent minime, inférieur à celui de la BCE (Banque Centrale Européenne, dont le taux de dépôt est visible ici), mais pour un travail nul et sans aucune contrainte, qui se plaindra ?
Ces comptes attractifs à tous les égards ne sont pas proposés par toutes les banques : seules celles proposant les formules les plus onéreuses les mettent à disposition. Une forme de cadeau pour faire passer la pilule diraient les médisants (ou les réalistes !).
Le compte rémunéré en résumé
Les comptes à terme (CAT) ou dépôts à terme (DAT) reviennent à bloquer la trésorerie pendant une durée donnée (allant, au choix, de 1 mois à 5 ans). Un avantage : le taux est connu à l’avance, il est ainsi possible de bloquer des taux intéressants si l’on anticipe une baisse de ces derniers.
L’inconvénient tient au blocage : en théorie, il est impossible de rompre un compte à terme. Il faut donc pouvoir s’engager sur la durée convenue… ou être prêt à renflouer son compte (emprunt, CCA) en cas de besoin intermédiaire. Parfois, des portes de sortie existent, mais au prix de pénalités (perte des intérêts) ou d’un préavis de 32 ou 90 jours (ces délais correspondant à des contraintes prudentielles pour les banques).
Il existe aussi des comptes à terme progressifs : plus vous restez, plus le taux grimpe. Toutefois, l’horizon se compte généralement en années.
Les conditions dépendent des banques. Pour trouver les comptes à terme les plus rémunérateurs il existe des courtiers et des sites comparateurs spécialisés.
Le compte à terme en résumé
Les entreprises n’ont pas accès au Livret A mais certaines banques en répliquent le fonctionnement : les livrets bancaires sont un placement à capital garanti, avec le principe des quinzaines et des intérêts versés une fois l’an.
Ce n’est toutefois pas le format privilégié par les entreprises qui privilégient les comptes rémunérés et les comptes à terme, plus souples ou plus lisibles.
Le livret bancaire en résumé
Autre idée : ouvrir un compte-titres et acheter des parts d’OPCVM monétaire. Ces fonds d’investissement ont pour vocation de répliquer les taux monétaires, c’est-à-dire sans risque de la Banque Centrale.
Le fonctionnement nécessite d’acheter et de vendre des parts : vous achetez des parts lorsque vous avez de la trésorerie à placer, vous vendez des parts lorsque vous avez besoin de récupérer la trésorerie.
Le prix de la part progresse un (tout petit) peu chaque jour, sans jamais baisser hors situation très rare de taux négatifs.
Le compte-titres n’est qu’une enveloppe de placement, pas un placement. Ouvrir un compte-titres vous permettra de placer la trésorerie sur tous les placements existants sur le marché, par exemple sur un fonds obligataire, au potentiel de rendement légèrement supérieur au prix de possibles baisses temporaires, ou sur un fonds patrimonial mêlant actions et obligations, au potentiel nettement supérieur mais au risque qui l’est tout aussi…
Le compte à terme en résumé
Terminons par une enveloppe de placement de niche : le contrat de capitalisation. C’est un peu comme assurance-vie, sauf que le contrat de capitalisation est accessible à la fois aux personnes physiques et aux personnes morales.
À l’intérieur, vous retrouvez la même panoplie de supports que dans un contrat d’assurance-vie : le fonds en euros sans risque et les unités de compte dont le cours dépend des marchés financiers et donc à risque de perte en capital.
Ici encore, tout est affaire de dosage et de risque. Si les excédents de trésorerie sont placés dans l’attente d’un investissement dans l’activité de l’entreprise (achat d’un matériel coûteux dans 2 ou 3 ans par exemple), il est peu opportun de choisir des placements qui présentent un risque de perte en capital !
NB : Le fonds en euros est théoriquement réservé aux sociétés patrimoniales et aux holdings.
Le compte de capitalisation en résumé
Connaissez-vous les SCPI, les Sociétés Civiles de Placement Immobilier ? Ces placements consistent à acquérir des parts d’un patrimoine foncier déjà constitué, géré par une société dont c’est la spécialité.
La société collecte les loyers chaque mois et les reverse aux associés, en proportion du nombre de parts que chacun détient.
Compte tenu des frais d’entrée élevés (8-10%) ce n’est clairement pas un placement pour de la trésorerie à court terme : cela reviendrait à subir une perte immédiate. L’horizon de temps recommandé est d’ailleurs de 8 à 10 ans minimum (et ce dernier est relativement bien respecté : la durée de détention moyenne dépasse les 25 ans).
Ce qui peut intéresser les entreprises en revanche, c’est l’acquisition d’usufruit temporaire de SCPI.
Cette opération revient à ne percevoir que les loyers pendant un certain nombre d’années (typiquement, 3 à 10 ans), sans posséder les parts (la nue-propriété revient à un autre investisseur grâce au démembrement). Cette contrainte permet d’obtenir une forte décote à l’achat (vous ne payez que 20% à 40% du prix des parts) mais c’est un investissement à fonds perdus : vous ne récupérez pas votre investissement initial, vous le transformez en un certain nombre de versements de loyers.
Vous portez donc un risque sur le montant des loyers à venir (en cas de vacance locative élevée, vous pouvez percevoir un montant total inférieur au montant initialement versé).
L'amortissement comptable de l’achat permet d’amoindrir considérablement la fiscalité et d’améliorer le rendement de l’opération.
L’acquisition d’usufruit de SCPI pour une personne morale est une opération plus complexe qu’un simple placement de trésorerie, mais peut se révéler très efficace financièrement.
Pour acheter l’usufruit d’une SCPI, il faut qu’un acheteur de nue-propriété se présente au même moment. L’opération est en général coordonnée par la société de gestion ou un distributeur de SCPI. En revanche, il est (presque) impossible de revendre un achat d’usufruit une fois l’opération engagée.
L’usufruit de SCPI en résumé
En pratique, rien ne vous empêche de placer la trésorerie de votre entreprise comme vous le souhaitez.
Néanmoins, rappelez-vous qu’en tant que gérant d’entreprise, vous devez respecter l’objet social de cette dernière. Si les placements financiers traditionnels vous laissent le bénéfice du doute quant à la bonne gestion de votre entreprise, les choses sont différentes dès que vous prenez un risque de marché (possibilité de pertes en capital).
La création d’un portefeuille d’actions au sein d’une entreprise ne nous semble pas tout à fait adaptée à un objectif de placement de trésorerie, par essence liquide et relativement peu risqué.
Toutefois, c’est une option tout à fait valable dans une holding patrimoniale : nous sommes alors dans le domaine de l’investissement plutôt que dans le placement de trésorerie.
En outre, si vous êtes plusieurs associés, prenez soin de formaliser les décisions de placement afin que rien ne puisse vous être reproché en cas de pertes.
Tous les revenus (intérêts ou plus-values) entrent dans votre résultat sous forme de produits financiers.
Tous.. à l’exception du contrat de capitalisation, dont la fiscalité peut dépendre de la fiscalité de l’entreprise (IR ou IS). Ce compte assez spécifique présente en effet une particularité : pour les sociétés à l’IS, les impôts ne sont pas fonction des produits réalisés, mais une taxation forfaitaire s’opère sur la base d’une progression théorique de 105% du TME (taux moyen des emprunts, consultable ici). Ce n’est qu’au moment des retraits que la fiscalité est régularisée sur les gains réels.
Oui, hélas la plupart de ces placements peuvent nécessiter d’ouvrir un compte bancaire dans un autre établissement que le vôtre (compte courant ou compte titres). Vous gagnez en rémunération mais perdez en simplicité…
Tenez bien compte des délais de virement entre établissement pour ne pas placer au plus serré.
Avant de vous jeter sur le placement qui vous semble le plus rémunérateur, soyez bien au clair sur votre prévision de trésorerie.
Vous devez à tout prix déterminer précisément quand vous aurez besoin de cet argent afin d’éviter l’impasse de trésorerie : la situation délicate dans laquelle vous avez comptablement l’argent pour faire face à une dépense, mais où cet argent est bloqué, vous forçant à recourir au découvert ou au compte courant pour faire face à vos engagements…
Votre horizon déterminera les possibilités de blocage éventuelles : cela vous fermera déjà plusieurs portes. Ensuite, raisonnez selon votre tolérance face au risque.
Si votre entreprise est à l’IR, il ne sert pas à grand-chose de conserver des réserves puisque vous êtes fiscalisé sur l’intégralité du résultat qu’il soit distribué ou non. Dans ce cas, l’optimal est de vous verser l’intégralité du résultat, ce qui ne vous laissera que peu de trésorerie à placer dans l’entreprise.
Si votre entreprise est à l’IS, les choses changent. Conserver de la trésorerie peut être judicieux pour investir à moyen-long terme, plutôt que de distribuer cette trésorerie (en salaire ou en dividende) et subir la fiscalité.