Gestion financière

Notions financières essentielles à connaître pour tout indépendant (2/2)

L’objectif de tout freelance ou indépendant est de faire du chiffre d’affaires tout en étant rentable. Quelles armes dispose-t-il pour y arriver ? La comptabilité et le suivi régulier de sa trésorerie. Nous vous avons déjà présenté les notions de comptabilité à connaître absolument pour tout indépendant, parlons maintenant des indicateurs financiers permettant au freelance de comprendre et maîtriser son activité.

BFR

Le BFR ou le besoin en fonds de roulement est la somme nécessaire à l’entreprise pour pouvoir financer ses charges en attendant d’encaisser l’argent dû par ses clients. Il s’agit des besoins de financement à court terme d’une entreprise. Le besoin en fonds de roulement est issu des décalages de trésorerie correspondant aux encaissements et décaissements.

Le BFR correspond au solde client, à savoir les créances clients de l’entreprise, le niveau de stocks et l’ensemble des dettes fournisseurs à un instant T ou sur une période donnée. Calculer régulièrement le BFR permet à l’entrepreneur de prendre les bonnes décisions tout au long de la vie de l’entreprise.

Le calcul du BFR prend la forme suivante :

BFR = stocks + créances clients - dettes fournisseurs

Si le BFR est positif, cela signifie que l’entreprise n’a pas assez de ressources pour financer son activité à court terme. Par définition, s’il n’y a pas de cash dans l’entreprise il faut en trouver. Autrement dit, si le BFR augmente, il faut le financer.

Pour gérer son BFR, on peut agir sur 3 postes :

  • les créances clients > mettre en place l’affacturage ou une assurance aux moyens de paiement sur chaque facture. Contrairement à l’affacturage, cela permet d’assurer la facture contre le risque de non-recouvrement.
  • les dettes fournisseurs > demander un délai de paiement supplémentaire de 30-45 jours
  • le niveau des stocks > éviter de surstocker, avoir une rotation des stocks plus rapide.
Dans le cas où le BFR est égal à 0, l’entreprise n’a aucun besoin à financer et aucun excédent non plus.

En cas de BFR négatif, l’entreprise n’a donc aucun besoin à financer et l’excédent de ressources généré lui permet d’alimenter sa trésorerie.

Le rôle d’Acasi est d’accompagner ses clients dans la gestion comptable et financière de leur activité : la gestion et l’optimisation du BFR font partie de missions de conseil de nos coachs. 

Capitaux propres et gearing

Il s’agit de ressources que possède l’entreprise. Plus les capitaux propres d’une entreprise sont importants, plus elle est considérée comme viable économiquement. Les capitaux propres figurent au “Passif” du bilan. 

Les capitaux propres de l’entreprise sont composés plus précisément : 

  • Du capital social 
  • Des réserves légales et statutaires (exemple : une partie des dividendes versés doit être mise en réserve légale)
  • Du report à nouveau qui correspond aux bénéfices antérieurs non distribués en dividendes
  • Du résultat net de l’exercice comptable.

En résumé, les capitaux propres sont constitués de ressources mises à la disposition de l’entreprise au moment de sa création (le capital social) et des ressources générées par la société depuis sa création. 

Les capitaux propres servent à investir ou à se désendetter. Il s’agit de sommes exceptionnelles que la société pourra sortir en cas d’aléa financier. 

En cas de baisse de capitaux propres, il est nécessaire d’augmenter leur valeur. En effet, il est possible d’agir sur plusieurs postes :

  • injecter des liquidités dans la société via une augmentation du capital social
  • liquider des stocks pour augmenter les ventes et donc le résultat
  • ne pas distribuer de bénéfices aux associés.

Les capitaux propres positifs sont le signe de bonne santé financière de l’entreprise, ainsi que de sa structure. Cependant, afin d’analyser sa solvabilité, d’autres notions doivent être prises en compte et notamment le gearing. 

Le gearing est un ratio d’endettement net de l’entreprise, à savoir le montant de la dette par rapport aux capitaux propres. Le gearing permet d’analyser la capacité d’une entreprise de rembourser ses dettes via ses capitaux propres. Pour le calculer, on additionne l’ensemble d’emprunts à moyen et long terme, ainsi que les crédits à court terme et on les divise par les capitaux propres. Comme vous l’aurez deviné, un ratio élevé indique les difficultés de l’entreprise de rembourser ses dettes, alors qu’un gearing faible est signe que l’entreprise a des capacités d’emprunt disponibles. 

Chiffre d'affaires

Notion plutôt basique, mais souvent confondue avec d’autres notions synonymes comme les recettes, le bénéfice etc, le chiffre d’affaires est la somme des ventes de biens et/ou de services effectués par une société sur une période donnée. Pour calculer le chiffre d’affaires, il n’y a rien de sorcier : il suffit de multiplier le prix de vente du bien et/ou du service par la quantité vendue. Ce montant est exprimé en HT.

Le chiffre d’affaires est un indice pertinent pour évaluer la performance de ses ventes, mais il faudra faire appel à d’autres indicateurs pour juger de la bonne santé de l’entreprise. 

Pourquoi ? On peut générer un chiffre d’affaires et être en situation de perte si les charges de l’entreprise sont supérieures au total des sommes encaissées au titre des ventes. On peut donc facturer et encaisser de grosses sommes et dégager un bénéfice non élevé, voire être en perte. 

Par exemple : Sur l’exercice comptable de 2021, un consultant indépendant a vendu 5 prestations de service, chacune au prix de 5 000 € HT, soit 25 000 € de CA encaissé. Il a également dépensé 30 000 € pour les besoins de son activité courante (location de bureau, déplacements, achat de matériel informatique etc). 

25 000 € (CA-) - 30 000 € (charges) = - 5 000 € de perte. L’indépendant a donc dépensé plus qu’il n’en a gagné. 

L’un des indicateurs incontournables à comparer avec votre chiffre d’affaires c’est l’EBE/EBIDTA. 

EBE/EBIDTA

L'EBE (excédent brut d'exploitation) est l'un des meilleurs indicateurs de mesure de la santé financière et opérationnelle d'une entreprise. Il est important de savoir le calculer et l'interpréter.

L'EBE est le flux de trésorerie tiré de l'exploitation de l'entreprise. Il s'agit de l'excédent de trésorerie potentiel dégagé par son activité. L'EBE est donc le bénéfice brut généré de l'activité courante de l'entreprise. Cet indicateur permet d'apprécier la capacité de l'entreprise de générer des ressources et d'être rentable d'un point de vue de son exploitation.

L'EBE se calcule de la manière suivante : chiffre d'affaires HT - les impôts et taxes liés à la production - les charges d'exploitation - la rémunération des salariés éventuels - les achats de biens ou services nécessaires à la production.

Si le montant obtenu est positif, l'entreprise peut être considérée comme performante au regard de son activité courante. Un excédent brut d'exploitation positif signifie que l'entreprise vend plus cher qu'elle ne produit, ce qui indique que son système de production est rentable.

Mais attention, un EBE positif ne signifie pas nécessairement que l'entreprise gagne de l'argent. Pour le savoir, il faut notamment prendre en compte les produits et charges financières, en particulier les intérêts à payer aux banques.

L'EBIDTA est une notion proche de la notion d'EBE. Il s'agit d'un concept financier d'origine anglo-saxonne. Il fournit une indication sur la rentabilité purement économique d'une entreprise à court terme, indépendamment de sa structure financière et de ses besoins d'investissements.

Pour calculer l'EBIDTA on part du chiffre d'affaires, on en soustrait les charges d'exploitation courantes, ainsi que les charges de personnel et différents impôts et taxes (sauf TVA et IS). L'EBIDTA, tout comme l'EBE, permet de mesurer la performance économique brute de l'entreprise, c'est-à-dire le surplus de valeur créé par ses seules activités d'exploitation, sans prendre en compte comptablement la politique de financement de l'entreprise et donc des charges qui en découlent.

Les notions sont sensiblement différentes, bien qu'elles permettent de mesure la même chose. En effet, l'EBIDTA inclut les produits et les charges exceptionnelles, ainsi que la participation des salariés alors que ces chiffres ne figurent pas dans l’EBE.