Investissement

Quels placements pour préparer sa retraite quand on est freelance ?

Nous avons conclu notre article sur la retraite pour les freelances par une présentation rapide des différentes options de placement pour votre retraite de travailleur indépendant.

Dans cet article, entrons dans les détails. Nous vous présentons les meilleures solutions pour placer votre épargne quand vous êtes freelance dans le but de préparer votre retraite.

Bref rappel pour les distraits : retraite par répartition et retraite par capitalisation

Vos revenus à la retraite seront constitués de plusieurs sources : 

  • La retraite par répartition, qui se compose de : 
    • La retraite de base (le régime général)
    • Les retraites complémentaires (selon les caisses auxquelles vous avez cotisé) 
  • La retraite par capitalisation
    • Votre épargne et vos investissements (placements, immobilier mis en location…)
💡 À savoir : Selon votre statut, les cotisations retraite qui pèsent sur vos revenus peuvent être inférieures à celles d’un salarié. C’est le cas si vous êtes en EURL ou en SASU avec une rémunération en dividendes. Ces cotisations plus faibles entraînent logiquement une retraite par répartition plus faible… C’est pourquoi il est important d’épargner pour compléter votre retraite.

 

 

Comment placer son argent pour sa retraite quand on est freelance ?

Il existe deux grandes catégories de placements : l’immobilier et les placements financiers.

L’immobilier

L’immobilier locatif 

Vous avez probablement une tante qui complète sa retraite grâce à un bien immobilier mis en location. Intuitivement, cela vous semble cohérent et vous vous dites que tôt ou tard, vous devrez aussi penser à acheter un studio que vous louerez à des étudiants.

Cependant, cela nécessite un ticket d’entrée élevé (mobilisant ainsi du capital qui ne peut être utilisé pour d’autres projets) et demande un travail de gestion locative. Bref, ce n’est pas l’idéal pour un travailleur freelance. Surtout si vous n’êtes pas encore propriétaire de votre résidence principale, ou, à l’opposé, si vous cherchez à être nomade. Inutile de vous créer des attaches qui seront plus des boulets qu’autre chose…Pour ces raisons, ce n’est pas notre solution préférée.

Notre note : 1/5

 

Les SCPI (pierre-papier)

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) sont censées résoudre les problèmes de l’immobilier physique. En achetant une part de SCPI, vous achetez une part de parc immobilier déjà constitué, dont vous touchez périodiquement votre quote-part de loyers.

Sur le papier, ces placements immobiliers ont tout pour plaire :

  • ticket d’entrée faible (quelques centaines ou milliers d’euros)
  • aucune gestion, tout est délégué
  • loyers mensuels ou trimestriels
  • grande diversification (vous devenez copropriétaire d’un parc d’une dizaine ou centaine de biens, loués à une grande diversité de locataires).

Est-ce le bon plan pour placer son argent en préparation de la retraite ? 

Oui et non. L’inconvénient : les frais d’entrée étant plutôt élevés (autour de 10% —mais vous payeriez autant si vous achetiez un bien en direct), il est donc conseillé de rester investi au moins 10 ans pour amortir les frais et espérer éviter la moins-value. Pas l’idéal si vous anticipez avoir besoin de cet argent bientôt.

Autre inconvénient : les SCPI versent des revenus réguliers. Cela peut être vu comme un avantage (après tout, qui ne rêve pas d’avoir un complément de revenus, notamment si vous subissez des montages russes financières comme beaucoup de freelances), mais si votre objectif est spécifiquement la retraite, vous avez plutôt intérêt à capitaliser les revenus, c’est-à-dire à ne pas percevoir afin de faire croître le capital. Ce n’est qu’au moment de la retraite que vous déciderez de toucher les revenus. C’est fiscalement bien plus avantageux.

Combien ça rapporte ? Le rendement brut des SCPI est en moyenne de 4 et 5% par an (source : Pierre Papier).

Les revenus fonciers étant imposés à votre tranche marginale d’imposition + prélèvements sociaux de 17,2%, la facture fiscale grimpe vite. Par exemple, si votre TMI est de 30%, vous verserez 47,2% des revenus au fisc. Il vous restera environ 2,5% par an. Pas idéal !

Notre note : 2/5

 

Les placements financiers

Tout d’abord, oubliez les placements trop sécurisés : vous ne préparerez pas efficacement votre retraite en plaçant sur des livrets ou des comptes à terme. Certes, ces placements ont leurs atouts. Ils sont sont bien adaptés à l’épargne de précaution et à la gestion de trésorerie courante, mais ils seront incapables de faire croître votre épargne et de compenser l’inflation à long terme.

Vous devrez nécessairement investir votre capital, c’est-à-dire l’orienter là où la création de richesse se fait : les entreprises, donc les actions. Investir en actions est l’un des meilleurs moyens de préparer sa retraite. Reste à savoir comment le faire dans les bonnes conditions, et notamment au sein de quelle enveloppe fiscale les loger. L’enveloppe fiscale définit le cadre juridique et fiscal dans lequel vous épargnez. Voici nos préférées.

 

Le PEA, Plan d’Épargne en Actions

Cette enveloppe fiscale est destinée exclusivement aux actions. Elle permet une fiscalité avantageuse dès que le plan fête son 5e anniversaire. L’idée est d’acheter régulièrement des actions ou des fonds d’investissement en actions afin de faire croître le capital en profitant de la progression de la Bourse à long terme. Épargner régulièrement sur un PEA est une bonne idée car les actions sont volatiles et la régularité des versements aide à lisser les points d’entrée.

Côté inconvénients, les versements sont limités à 150 000 € et les retraits d’argent ont des conséquences importantes (avant 5 ans ils entraînent la fermeture du plan).

Malgré ses limites, le PEA reste un bon outil de préparation à la retraite. 

Notre note : 3/5

 

L’assurance-vie

L'assurance-vie est un véritable couteau suisse pour préparer votre retraite. C'est un produit d'épargne très polyvalent et fiscalement avantageux qui vous permet de constituer un capital sur le long terme. 

Lorsque vous versez de l'argent sur votre contrat d'assurance-vie, vous choisissez la destination de ces sommes : immobilier, actions, obligations… Il existe une telle diversité de supports que vous trouverez forcément le plus adapté à vos préférences et votre tolérance au risque. Vous pouvez faire varier la composition de votre contrat lorsque vous le souhaitez.

Ce qui rend l'assurance-vie particulièrement attrayante, c'est sa flexibilité. Vous n’êtes pas soumis à des versements réguliers : vous versez ou retirez quand vous le souhaitez. Les retraits, même précoces, n’entraînent pas la fermeture du contrat. 

Côté fiscalité, l’assurance-vie est très attractive. Huit ans après l’ouverture, les gains réalisés bénéficient d'une fiscalité allégée et les retraits sont assortis de généreux abattements fiscaux. En prime, c’est aussi un excellent outil de transmission patrimoniale, offrant des conditions fiscales avantageuses pour vos bénéficiaires.

En résumé, cet incontournable du patrimoine est particulièrement utile au freelances car : 

  • les versements et retraits sont totalement libres,
  • le niveau de risque peut-être personnalisé, 
  • vous ne subissez aucun impact fiscal tant que vous ne retirez rien, et des impacts minimes ensuite.

Nous vous conseillons d’en ouvrir une dès maintenant afin de prendre date, même avec un montant minime. 

Notre note : 5/5 (c’est notre produit préféré !)

 

Le Plan d’Epargne Retraite (ex-contrat Madelin)

L'un des grands atouts du PER est la possibilité de déduire les versements de votre revenu imposable. En clair, chaque euro placé dans votre PER vient réduire votre base imposable, ce qui vous fait bénéficier d’économies d’impôts sur votre prochaine déclaration.

Comme sur une assurance-vie, l’argent peut être investi dans différentes classes d’actifs, plus ou moins risquées en fonction de votre ambition et de votre tolérance au risque.

À l'heure de la retraite, vous pourrez récupérer votre épargne sous forme de rente ou de capital, selon vos besoins et vos préférences.

Le PER peut se souscrire à deux niveaux : 

  • au niveau de votre entreprise, c’est alors votre entreprise qui cotisera pour vous
  • à titre personnel, donc après avoir perçu votre rémunération.

Fiscalement, les deux choix sont souvent équivalents : faites ce qui vous semble le plus simple.

Le PER est intéressant pour les freelances car : 

  • il permet de payer moins d’impôts puisque les versements sont (sous conditions) déductibles du revenu imposable,
  • c’est un produit tunnel qui n’est disponible qu’à la retraite : idéal pour être certain de ne pas toucher à cet argent !
  • mais qui dispose tout de même de portes de sorties en cas de coup dur (notamment liquidation de votre entreprise) ou d’achat de résidence principale.

Attention toutefois : si vos versements ont permis défiscalisation à l’entrée, les sorties seront imposées. Le PER n’est donc réellement intéressant que si vous anticipez une baisse de revenus la retraite.

L’idée est par exemple de placer de l’argent sur le PER lorsque vous avez une année à revenus élevés. Malgré ses limites, le PER reste un excellent moyen de préparer sa retraite de freelance, notamment grâce aux réductions d’impôts qu’il permet.

Notre note : 4/5

Les meilleurs placements pour la retraite de freelance : nos préférences

 

Placement ou enveloppe fiscale

Notre avis pour la préparation de la retraite pour un freelance

Immobilier physique mis en location

SCPI (pierre-papier)

⭐⭐

PEA, Plan Épargne en Actions

⭐⭐⭐

Assurance-Vie

⭐⭐⭐⭐⭐

PER, Plan Epargne Retraite

⭐⭐⭐⭐

 

Préparer votre retraite n’est pas forcément le projet le plus enthousiasmant de votre activité, mais cela fait aussi partie de vos responsabilités d’entrepreneur.

Alors nous espérons que nos conseils vous aideront à y voir plus clair sans mal de crâne !