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Les indépendants gagnent en moyenne 96 % de plus que les salariés

Nous avons interrogé 4 101 Français afin de répondre à une question encore mystérieuse : qui gagne le plus d’argent entre un indépendant et un salarié ?
 

Les Français ont-ils une fausse image des indépendants ?

Plus d’un Français sur deux (53 %) pense qu’en devenant freelance, son revenu serait considérablement moins élevé (32 % « beaucoup moins élevé » et 21 % « légèrement »). À l’inverse, seuls 18 % anticiperaient une hausse de leur salaire s’ils exerçaient comme indépendants (4 % « beaucoup plus » et 14 % « légèrement »).
 
Enfin, près d’un tiers (29 %) s’attend à obtenir un revenu identique pour un travail équivalent. La crainte d’une baisse salariale domine donc largement l’imaginaire collectif en ce qui concerne le statut d’indépendant. Alors que dans les faits…
 
Si vous passiez en freelance/indépendant demain, vous pensez que votre revenu net annuel serait…
Réponses Pourcentages
Beaucoup moins élevé  32 %
Légèrement moins élevé  21 %
Identique  29 %
Légèrement plus élevé  14 %
Beaucoup plus élevé  4 %

 

Comparatif des salaires entre indépendants et salariés à métiers équivalents

En France, les indépendants sont très concentrés dans 6 familles de métiers (données Urssaf/INSEE 2023 publiées en 2024–2025) :
1. Services aux entreprises (conseil, IT, communication...) : 26 %
2. Services aux particuliers (coiffure/esthétique, soins à la personne...) : 22 %
3. Santé : 15 %
4. Commerce : 15 %
5. Construction/BTP : 12 %
6. Industrie (hors artisanat commercial) : 5 %
À chaque secteur étudié, les indépendants surclassent nettement le net annuel des salariés comparables. Ainsi, dans le conseil aux entreprises, l’écart est spectaculaire : 127 320 € pour un consultant indépendant contre 67 219 € nets pour un salarié, soit +89 % de différence. Le commerce & artisanat suit la même tendance, avec 75 840 € chez les indépendants vs 29 252 € nets (+159 %). Dans le BTP, l’estimation annuelle atteint 71 280 € contre 31 185 € nets (+129 %), et la santé (infirmiers/sages-femmes) affiche 82 440 € vs 42 053 € nets (+96 %).
Même les transports logistiques restent à l’avantage des indépendants (59 760 € vs 33 852 €, +77 %).  Seuls les services aux particuliers présentent un différentiel plus modeste, mais toujours positif  : 37 440 € contre 29 252 € nets (+28 %).
 
Indépendant vs Salarié : qui gagne le plus en France ?
 
Services aux entreprises
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Consultants 127 320 €
salariés Professions intellectuelles, scientifiques 67 219 €

 

Services aux particuliers
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Coiffure &  soins de beauté 37 440 €
salariés Personnel services directs particuliers, commerçants et vendeurs 29 252 €

 

Santé & action sociale
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Infirmiers & sages-femmes 82 440 €
salariés Professions intermédiaires (infirmiers) 42 053 €

 

BTP
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 71 280 €
salariés Métiers qualifiés du BTP et de l'artisanat 31 185 €

 

Commerce & artisanat
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Autre commerce de détail en magasin 75 840 €
salariés Personnel services directs particuliers,
commerçants et vendeurs
29 252 €

 

Transport & logistique
  Métiers représentatifs D9 annuel net
Indépendants Activités livraison 59 760 €
salariés Conducteurs de véhicules et engins 33 852 €

 

« En regardant les revenus nets des différents métiers publiés par l'INSEE de fin 2022, on constate que pour les 10 % les mieux payés (le “D9”), les indépendants gagnent partout considérablement plus que les salariés. Ce net avantage varie toutefois (de +30% à +300%) selon les secteurs et si l'attractivité financière de l'indépendance est sans conteste, il faut tout de même la mettre en balance avec les atouts et la protection sociale qu'offre le salariat. »

— Jonathan Cohen, CEO et fondateur d’ACASI.

Méthodologie du comparatif : comparaison au 9ᵉ décile (D9) annuel, c’est-à-dire le revenu au-dessus duquel se situent 10 % des revenus les plus élevés de chaque groupe. Donc 90 % des personnes ont une valeur inférieure ou égale aux seuils présentés.  Cela permet de décrire les plus hauts revenus sans être influencés par quelques valeurs extrêmes comme le serait une moyenne. Calculs des références salariés : D9 brut et D9 net estimé ; l’écart en % est calculé ainsi : écart / référence salarié × 100. Pour les  indépendants, il s’agit du revenu après charges professionnelles et non pas du chiffre d’affaires brut.
Sources : INSEE, Emploi et revenus des indépendants – Éd. 2025, fiches sectorielles 2022. Les tableaux cités donnent pour chaque sous-activité le 1er décile, la médiane et le 9ᵉ décile (D9) des revenus d’activité des non-salariés classiques, “hors revenus nuls ou déficitaires”. Il faut multiplier le D9 mensuel par 12 pour une estimation annuelle.

Le salaire de la peur…

En plus de cette méconnaissance salariale, près de 6 salariés sur 10 (61 %) déclarent avoir peur de se lancer en tant que freelances (dont 48 % « oui, clairement »), véritable signe d’une appréhension majoritaire.
De l’autre côté, le noyau de confiance est beaucoup plus restreint : 30 % seulement disent ne pas avoir peur (11 % « pas du tout », 19 % « plutôt non »).
Il existe donc un frein culturel puissant dans les secteurs concernés.
 
Avez-vous peur de vous lancer comme indépendant dans votre secteur d’activité ?
Réponses  Pourcentages
Pas du tout  11 %
Plutôt non  19 %
Plutôt oui  13 %
Oui, clairement  48 %
Déjà indépendant(e)  9 %
 

En tête des peurs pour se lancer comme indépendant, c’est l’incertitude des revenus qui écrase tout : 82 % des salariés citent la volatilité comme frein n°1.
Il est surprenant que « l’isolement / charge mentale/équilibre perso-pro » arrivent en deuxième place pour 77 % des répondants. Le sujet n’est donc pas que financier, mais également humain.
Enfin, la troisième peur concerne la paperasse : autrement dit la gestion administrative, comptable et juridique qui freine 71 % des répondants.

Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous fait le plus hésiter ?
Réponses 
Pourcentages
Incertitude des revenus / volatilité  82 %
Isolement / charge mentale / équilibre perso-pro  77 %
Gestion administrative / comptable / juridique  71 %
Perte d’avantages salariés (mutuelle, chômage, RTT, intéressement…) 
58 %
Insuffisance de clients / de réseau  51 %
Tarification / négociation des contrats  44 %
Accès au financement / trésorerie de départ  36 %
Manque de compétences commerciales (prospection, marketing) 
14 %
N°9 Conformité réglementaire / responsabilités (RC pro, RGPD, etc.) 
12 %
Autre 
3 %

 

Un besoin d’être rassurés en amont

Pour être totalement sereins, 89 % des salariés auraient besoin d’avoir quelques contrats déjà signés avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.
71 % aimeraient bénéficier d’une aide via des outils ou des plateformes pour trouver des missions et 68 % réclameraient l’accompagnement par un pair.

Réponses Pourcentages
Contrat(s) signé(s) avant le lancement  89 %
Outils/plateformes pour trouver des missions  71 %
Accompagnement/mentorat par un pair  68 %
Mutuelle/prévoyance dédiées aux indés  55 %
Portage salarial / coopérative / incubateur  52 %
Formation aux bases (tarifs, prospection, gestion)  43 %
3 à 6 mois d’épargne de précaution  38 %
Informations claires sur les statuts et charges  36 %
Autre  7 %

 

*Méthodologie sondage : Enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 4 101 personnes résidant en France, ayant plus de 18 ans. Sondage effectué en ligne en octobre 2025 à partir du panel de répondants BuzzPress (27 600 personnes en France sondées électroniquement par email et sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn). Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives  et sur les données collectées par l’INSEE.